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Chapitre 2 : On-premise (hébergement en propre)

Définition et périmètre

L'hébergement on-premise consiste à posséder et gérer sa propre infrastructure physique dans ses locaux ou dans un datacenter loué (colocation). L'organisation achète les serveurs, le stockage, le réseau, et gère tout de A à Z.

Infrastructure typique

Composants matériels

  • Serveurs physiques (racks)
  • Baies de stockage (SAN, NAS)
  • Équipements réseau (switchs, routeurs, firewalls)
  • Alimentation redondante (onduleurs, groupes électrogènes)
  • Climatisation et refroidissement
  • Système de supervision et monitoring

Couche logicielle

  • Hyperviseurs (VMware ESXi, Proxmox, Hyper-V)
  • Orchestration et automatisation
  • Backup et disaster recovery
  • Sécurité (IDS/IPS, WAF)

Avantages

Contrôle total

  • Maîtrise complète de la stack technique
  • Choix libre du matériel et des technologies
  • Personnalisation poussée selon les besoins
  • Pas de dépendance à un fournisseur externe

Sécurité et confidentialité

  • Données physiquement sous contrôle de l'organisation
  • Pas de partage d'infrastructure avec d'autres clients
  • Conformité facilitée pour certaines réglementations (données sensibles, secret défense)
  • Audits internes simplifiés

Performance prévisible

  • Pas de "noisy neighbors" (voisins bruyants qui consomment des ressources)
  • Latence minimale si les utilisateurs sont proches du datacenter
  • Bande passante dédiée

Coûts à long terme

  • Pas de frais récurrents après amortissement
  • Peut être plus économique sur 5-7 ans pour des charges stables

Inconvénients

Investissement initial lourd (CAPEX)

  • Achat du matériel (serveurs, stockage, réseau)
  • Aménagement du datacenter ou location de baies
  • Coût élevé avant même de démarrer

Maintenance et exploitation

  • Équipe ops nécessaire 24/7 pour la supervision
  • Gestion des pannes matérielles
  • Renouvellement du parc (obsolescence)
  • Mises à jour et patches de sécurité
  • Compétences techniques pointues requises

Scalabilité limitée

  • Temps de provisionnement long (commande, livraison, installation)
  • Surdimensionnement nécessaire pour anticiper la croissance
  • Difficulté à gérer les pics de charge ponctuels
  • Ressources "gelées" même si sous-utilisées

Risques opérationnels

  • Point de défaillance unique (incendie, inondation, coupure électrique)
  • Disaster recovery complexe et coûteux à mettre en place
  • Dépendance à l'équipe interne (turnover, congés)

Cas d'usage pertinents

Quand choisir l'on-premise ?

  • Données hautement sensibles : secteur bancaire, défense, santé avec contraintes réglementaires strictes
  • Charge stable et prévisible : applications dont l'usage ne varie pas beaucoup
  • Latence critique : applications temps réel nécessitant une proximité physique
  • Conformité réglementaire : exigences de souveraineté des données (certains pays, secteurs)
  • Infrastructure legacy : si l'organisation a déjà un datacenter amorti et une équipe compétente
  • Calcul de coûts favorable : sur un horizon long avec des volumes importants et stables

Exemples concrets

  • Une banque avec ses systèmes de paiement critiques
  • Un hôpital avec son PACS (imagerie médicale) et le DPI
  • Une industrie avec des systèmes SCADA connectés aux chaînes de production
  • Une administration publique avec contraintes de souveraineté